Alexia Genoud
jette un oeil sur un de ses jeunes protégés. CHRISTOPHE BOSSET
Quand la boxe est un jeu
Boxe
éducative · La Châteloise Alexia Genoud a bien aimé
boxer. Elle raconte son expérience mais, maintenant,
elle s'est tournée vers l'enseignement de la boxe
éducative.
Georges Blanc
Pas de doute, c'est la bonne adresse.
Sous le parking du Bourg, à Châtel-Saint-Denis, les bruits
sourds des coups de poing dans les sacs indiquent mieux que
tout panneau la salle de boxe. Ce jeudi soir, les
grands ne sont pas encore là. L'heure est à la boxe
éducative, une discipline nouvelle pour la Suisse mais très
connue en France. Une petite dizaine de jeunes garçons et
filles suivent les conseils d'Alexia Genoud (33 ans). En
notre compagnie, elle a évoqué son nouveau job dans la
boxe, un sport qu'elle a découvert pour maigrir et elle
nous fait partager sa passion.
Devenir boxeur pour un garçon, ce
n'est déjà pas banal mais pour une fille?
- A l'adolescence, j'ai pratiqué du judo
et de la natation. Il y a quatre ans, je suis entrée à la
salle de boxe de Châtel-Saint-Denis pour faire de la
condition physique. Mon but était d'être en forme et aussi
de perdre du poids. Je voulais profiter d'une salle pour ne
pas être toute seule et aussi parce que les fitness, c'est
cher. A côté, je faisais un peu de vélo.
A la salle, vous avez appris les
gestes du boxeur?
- De fil en aiguille, j'ai appris les
mouvements et à taper correctement dans le sac. J'ai fait de
petits sparring gentils avec les entraîneurs. Ce fut le
déclic. J'ai commencé à aimer ce jeu de la boxe.
Est-ce vraiment un jeu?
- Oui c'est un jeu. Essayer de toucher
l'autre sans être touché. Il y a toujours des situations
différentes et il faut trouver la parade.
Et après, vous êtes montée sur le
ring?
- J'ai mis la barre toujours plus loin
en améliorant ma rapidité et ma force. J'ai d'abord fait une
exhibition lors du meeting de mon club. J'ai aimé cette
ambiance de salle. J'ai aimé être la vedette pour un moment.
Une exhibition, c'est une chose mais
un vrai combat, c'est autre chose?
- Bien sûr, mais je voulais franchir le
pas pour me rendre compte ce que c'était. Mon défi était de
me préparer physiquement pour tenir un combat, maîtriser le
stress et la tension, réussir à faire ça, quoi. J'ai pu
faire mon premier combat dans notre meeting à Palézieux et
c'était plus agréable, naturellement.
Et comment ça s'est passé?
- J'ai fait quatre combats. Je les ai
tous perdus (Alexia a été trois fois près de la victoire et
elle aurait même mérité de gagner un combat.), mais ce
n'était pas le plus important. Gagner aurait juste été un
petit plus. C'était quand même plus dur que je pensais. J'ai
été surprise par la force des coups. Même entre filles, ça
ne se chatouille pas.
Les combats, c'est fini?
- J'ai beaucoup relâché mon entraînement
pour faire mon diplôme d'infirmière. Je sens que je ne vais
pas refaire de combats. ça m'embête un peu. J'aurais quand
même bien aimé en gagner un. Mais ma priorité va à mes
enfants. J'ai envie aussi de partager leur sport. Virginie
fait de l'équitation et Kilian du motocross.
Vous avez aussi découvert la boxe
éducative?
- Oui, c'était lors d'un cours de
Stephan Kaeser à Macolin. Il avait invité les clubs. Je me
suis dit: c'est ce que j'ai envie d'enseigner. La boxe
m'avait apporté beaucoup de choses et je voulais en faire
profiter les enfants.
En fait que vous a apporté la boxe?
- ça m'a apporté différentes choses mais
je dirai surtout qu'elle m'a donné la confiance pour la vie
de tous les jours.
Et les coups qui font mal?
- Recevoir des coups forts et en donner,
ça m'a aussi permis de m'affirmer. Mais c'est vrai que je
préfère le côté jeu de la boxe au côté dur.
Revenons-en à la boxe éducative?
- Au retour de Macolin, j'ai cherché des
bouquins sur la boxe éducative et j'ai aussi suivi
des cours.
C'est quoi alors la boxe éducative?
- C'est de la boxe sans les coups
forts. Dans la boxe éducative, il faut être rapide,
malin, trouver la feinte pour toucher l'autre. Donner des
coups forts, ce n'est pas adapté aux enfants. A la fin de la
leçon, ils peuvent tout de même se défouler en frappant dans
les sacs. Et s'ils se défoulent à la salle, ils n'ont plus
besoin après d'aller se bagarrer dans la rue ou dans la cour
de récré.
Quelles sont les motivations des
enfants qui viennent à la boxe éducative?
- Ils ont pratiquement tous un attrait
pour la boxe. On comprend que les parents n'aient pas
envie de voir leurs enfants se faire casser le nez. Avec la
boxe
éducative, il n'y a pas de danger. GB
Renseignements pratiques
Quand?
Cours de boxe
éducative, tous les jeudis de 17 h 30 à 18 h 30.
Où: à la salle de boxe sous le parking du Bourg
à Châtel-Saint-Denis.
Pour qui? Tous les enfants, filles et garçons, de tout
âge.
Par qui? Alexia Genoud aidée des entraîneurs du Boxing
Club, François Gilliand, Mehdi Genoud et Jean-Louis Vaudan.
Alexia Genoud
Née le 20 août 1971
Domicile: Les Paccots/ Châtel-St-Denis
Profession: infirmière
Deux enfants: Virginie (10 ans) et Kilian (8 ans).
A débuté la boxe il y a quatre ans.
Quatre combats.
Depuis le mois de septembre, entraîneur pour la boxe
éducative au Boxing Club de Châtel-Saint-Denis.
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