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Claude Claude Haymoz du journal "La Gruière"
palézieux · Aussi bien Benjamin Pitteloud
que Solange Bocquet ont mérité les applaudissements du
public. Ils ont parfaitement tenu leur rôle de têtes
d'affiche.
Georges Blanc
Bravo, c'est le premier
mot qui nous vient à l'esprit pour qualifier les
combats de Benjamin Pitteloud et Solange Bocquet,
samedi soir, dans une salle polyvalente de Palézieux
où on aurait pas mis une personne de plus. S'il
s'agissait d'un examen, on dirait que
l'arboriculteur valaisan et l'instructrice de police
vaudoise du club de Châtel-Saint-Denis, qui
s'entraîne à Saint-Maurice, mériteraient la note
maximale. Bravo, on a aussi envie de le dire à leurs
deux adversaires. Le Géorgien Levan Garibashvili
s'est montré coriace et dangereux tout au long des
huit rounds alors que l'Anglaise Fiona Hayes a
souvent fait jeu égal avec sa rivale.
Benjamin Pitteloud a
fait plaisir. Infatigable travailleur, il a
construit sa victoire tout au long des huit rounds.
Toujours en mouvement, suivant bien les conseils de
son entraîneur Ramon Garcia, il a évité les pièges
d'un combat loin d'être facile, surtout celui
constitué par la droite d'un Géorgien à la
musculature très fine. Pitteloud a surtout su
toucher au corps, un adversaire pas toujours bien
protégé de ce côté-là.
L'adversaire le
plus fort
Dans les vestaires,
Pitteloud répondait volontiers aux questions des
journalistes tout en mettant de la glace sur un
oeil, légèrement marqué. Il commentait avec modestie
son combat: «Je crois que j'ai bien mené mon
affaire, cherchant à placer mes séries. C'était un
adversaire coriace, je m'y attendais. On a vu que
c'est quelqu'un qui avait du métier. Il a dû
disputer beaucoup de combats amateurs et il n'a pas
un palmarès négatif chez les professionnels. Il m'a
bien touché avec sa droite, surtout au foie au
premier round. Je n'étais pas assez attentif. Après,
j'ai bien pu le contrer.»
Le plus beau compliment,
Pitteloud l'a entendu de son entraîneur Ramon
Garcia: «Je suis très content. Benjamin a disputé
son meilleur combat professionnel face à un
adversaire qui était plus fort que tous ceux qu'il a
rencontrés jusqu'alors.»
La fierté de
Solange
«Je suis très contente.
Je suis fière de moi.» Solange Bocquet avait de quoi
gratifier ses fans de son sourire de star. Elle
venait de réussir son entrée chez les professionnels
face à une Anglaise qui en voulait et qui frappait
fort. Pas tout à fait à l'aise chez les amateurs où
on demande de la «boxe mitraillette» comme elle dit,
Solange est dans son élément chez les
professionnelles. Elle a plus de temps pour poser sa
boxe et utiliser une de ses grandes qualités: son
punch.
Solange a fait un gros
travail, jusqu'à deux séances par jour avec ses
entraîneurs. Devant les vestiaires, aussi élégante
que sur le ring, Solange commentait: «J'ai trouvé la
sérénité. Avant, je boxais pour un tas de mauvaises
raisons, pour faire plaisir à tout le monde. Je me
rongeais de l'intérieur, je ne voulais décevoir
personne. J'étais triste et je n'avais plus la
motivation. Soit, je passais professionnelle, soit
j'arrêtais. Mon entourage m'a heureusement suivie.»
Le 11 juin à
Martigny
Dans ce combat, Solange
avoue cette fois avoir pris du plaisir: «J'ai boxé
d'abord pour me faire plaisir à moi, sans penser au
résultat. J'avais une adversaire géniale, dure au
mal. Je savais que le match était serré. Je n'étais
d'ailleurs pas sûre d'avoir gagné. Je me retrouve
vraiment dans la boxe professionnelle mais je sais
que j'ai encore beaucoup de travail à faire.»
Solange aura l'occasion
de démontrer ses progrès pas plus tard que le 11
juin prochain à Martigny où elle sera aussi à
l'affiche du meeting qui verra se disputer le
championnat suisse entre Benjamin Pitteloud et
Bertrand Bossel.